Partenariat de la société civile pour un plaidoyer en faveur de l’éducation non formelle au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad

La région sahélienne connaît aujourd’hui une augmentation très rapide de sa population. Parallèlement, la situation sécuritaire s’y détériore et les troubles sociaux s’y intensifient. Les charges liées au maintien de la paix et de la sécurité ainsi que celles liées aux autres services sociaux de base réduisent la part du budget des Etats consacrée à l’éducation et à la création d’emplois pour les jeunes.

La proportion d’enfants de 7-14 ans non scolarisés au primaire devient très importante, jusqu’à 38% au Mali. Aussi, environ la moitié des jeunes de 15 à 24 ans y sont aujourd’hui alphabètes. Parmi ceux qui sont encore à l’école, les évaluations régulières du PASEC montrent une baisse généralisée des acquis scolaires dans l’ensemble des pays sahéliens. Les questions de l’entreprenariat et de l’employabilité des jeunes constituent une préoccupation majeure dans ces pays.

Ce projet vise à trouver des solutions à cette crise sociale à travers la valorisation de l’alphabétisation et de l’éducation non-formelle (AENF) au niveau de 4 pays sahéliens que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. L’AENF constitue une alternative pour former les adultes et réintégrer les exclus des systèmes éducatifs formels. L’objectif général est de créer un environnement sous-régional favorable à la promotion de l’AENF et propice à une meilleure collaboration entre les gouvernements et la société civile

 

Nos analyses préliminaires dans les quatre pays du projet témoignent du potentiel que constitue la jeunesse dans la promotion de la sécurité et du développement. Il ressort aussi que les jeunes sont partout confrontés aux problèmes de déficit d’instruction et de formation, lequel induit le chômage et le sous-emploi. Cela affecte leur estime de soi et peut même entraîner leur exclusion sociale, avec comme corollaire l’intégration des mouvements extrémistes violents.

La stratégie adoptée vise à promouvoir l’offre de l’AENF à travers le renforcement des capacités des acteurs (communication, plaidoyer et utilisation des données probantes) et la mobilisation des ressources parallèles pour le secteur. Elle vise aussi à renforcer la demande de l’AENF à travers la valorisation du secteur aux yeux des populations et à travers une feuille de route pour le repositionnement de l’AENF comme sous-secteur porteur de développement socioéconomique. Le mécanisme d’action envisagé tient compte de l’insécurité récurrente, de l’augmentation rapide des besoins et de la rareté des ressources dans ces pays.

Un premier objectif spécifique (OS1) est de fédérer les efforts de la société civile à travers la mise en place des coalitions nationales (COSENF) et une coalition Inter-pays (CISENF) pour soutenir l’AENF. Les membres de ces coalitions verront par la suite leurs capacités renforcées en matière d’utilisation des données probantes, de plaidoyer et de communication stratégique (OS2). Puis, ils entreprendront un plaidoyer auprès des gouvernements pour une augmentation des allocations budgétaires au sous-secteur de l’éducation non formelle tout en mobilisant le secteur privé (OS3). Enfin, ils mèneront des campagnes pour attirer les jeunes et les adultes déscolarisés ou non scolarisés vers ce sous-secteur tout en proposant une feuille de route pour son repositionnement comme stratégie de développement social.

Organisations partenaires : GRADE Africa (Niger), Association pour la Promotion de l’Education Non Formelle (Burkina Faso), Université Populaire (Tchad) et Organisation d’Appui aux Populations Rurales (Mali)
Zone d’intervention : Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad
Période de mise en œuvre : Octobre 2021 – Mars 2024
Financement : Partenariat Mondial pour l’Education